mercredi 22 octobre 2008

ADO/VISEUX

minimix présente:


REGARDS CROISÉS d’un éminent sculpteur français et d’un grand peintre japonais.
Un clin d’œil à cette année 2008 qui commémore les 150 ans de protocole entre la France et le Japon.

DEVERNISSAGE LE JEUDI 20 NOVEMBRE 2008
Galerie Les Modernistes
2 rue Théophile Roussel 75012
0626123741


Claude Viseux est né en 1927 à Champagne sur Oise.
Ado est né en 1936 à Yokohama.
Viseux a côtoyé Jean Prouvé, Roberto Matta, César…
Ado a côtoyé Fujita Tsuguji, Yokoo Tadanori, Kishin Shinoyama…
Viseux a côtoyé Ado.
Ado a côtoyé Viseux.
Ils se retrouvaient sur la Côte d’Azur, torses nus, assis sur un transat un verre de Whisky à la main. Les cheveux dans le vent, sourires de beaux gosses, la peau couleur chocolat.
Les yeux bleus de l’un, noirs de l’autre se croisent.
Ils parlent de crabes, de traces, d’hameçons, de formes…
Les pieds caressés par l’écume des vagues.


Ado peignait l’ombre et jouait avec des reflets,
Viseux fabriquait l’objet de l’ombre, assemblait un vocabulaire de masse.
Ils aimaient tous deux la mer, cet élément de naissance et de vie.
Ils s’inspiraient tous deux du monde de l’industrie et de la technologie.
L’un prélève de l’industrie lourde des soupapes, des rotules, des barres d’acier pour déformer et transformer. Façonner la sculpture.
L’autre choisissait des vis et pinces comme motifs ou leitmotiv.
Tous deux aimaient l’énergie des sphères.
L’un joue avec des boules, billes et autres boulons, l’autre joue aux boules et cochonnets et inscrit des signes géométriques dans sa toile.


Claude Viseux 1927
Professeur, chef d’atelier à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de 1975 à 1992.
Officier des Arts et Lettres, Chevalier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre du Mérite.

L’activité de Claude Viseux est d’abord celle d’un adepte de la théorie de la pratique de tous les arts comme une aventure commune. Il entre à l’école des Beaux-arts en section architecture, débute dès 1950 les premiers assemblages en ciment et métaux divers.
« Je suis un transformiste de la réalité ». Accident, instabilité, subversion, Claude Viseux joue avec les formes, déplace les signes, donne naissance à de nouvelles énergies. L’œuvre de Claude Viseux est une forme ouverte.
Son intérêt pour l’art monumental traduit son désir de se libérer des contraintes du marché. Claude Viseux choisit l’acier inoxydable. Il élude toutes les improvisations que le matériau pourrait concéder au hasard de ses altérations. Il porte l’inconnu dans la rue comme une pochette-surprise. Il crée de nouvelles formes nées de greffes, traitées comme organisme vivant.
Claude Viseux détourne la réalité, Il propose une nouvelle relation entre la géométrie et l’organique, entre le perméable et l’imperméable, entre la réalité et le rêve. Fécondation, rencontre de l’énergie, celle du débordement qui compose un nouveau mouvement. “J’invente des structures spiritualisées”.
Parmi ses nombreuses expositions, on notera la galerie Castelli à New York en 1957, ainsi que celle organisées au C.N.A.C. en 1969, au Pavillon français à la Biennale de Venise en 1972, ainsi qu’au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris en 1977.Parmi ses nombreuses expositions, on notera celles organisées au C.R.A.C. en 1969, au Pavillon français à la Biennale de Venise en 1972, ainsi qu’au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris en 1977.


ADO (1936-1995)

Ado arrive à Paris en 1962, après des études aux Beaux-Arts de Tokyo. Repéré dès 1962 à la Biennale de Paris, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre sa première grande exposition personnelle à l’A.R.C en 1971.
Les œuvres d’Ado, empreintes de sérénité, de silence et d’espace, dispensent un apaisement. Un calme infini où l’aplat devient horizon immaculé. Signe de la recherche de l’épure géométrique, Ado ne laisse apparaître aucune trace du pinceau, inscrit des formes rendues à une simplification linéaire où ne subsiste que la perfection du cercle, parfois accompagnée de son semblable.
Le motif, là où il se situe, s’inscrit en réserve dans les cloisonnements invisibles tracés en pensée par une géométrie stricte. Un art tout de rigueur, s’exprimant à voix basse et ne tolérant aucune concession.
Ce qui, par excès de précision, par une nudité presque inhumaine, passerait chez un autre pour de la sévérité, est ici calme, jamais absence. On ne se perd pas dans cet espace, on jouit du silence absolu.
Au voyageur de voyager. Au visiteur de raconter, disait-il.
L’amateur de cinéma français des années 60-70 retrouvera les tableaux et sérigraphies d’Ado, notamment dans les films de Claude Zidi ou de Jean Yanne.
Les œuvres d’Ado font partie des collections des plus grands musées.

Le vocabulaire géométrique d’Ado et Viseux, silence de l’un ou rugissement de l’autre, révèle un art tout de rigueur, l’art de la force et de la non-concession.
Les sculptures animées par la mouvance de la lumière s’inscrivent dans l’espace et les reflets des tableaux d’Ado. Leurs ouvrages s’engagent et se reflètent, forment une monumentalité.
Le sculpteur français et le peintre japonais composent l’équilibre de la rencontre.


La galerie Les Modernistes opère la magie des retrouvailles entre Viseux le Français qui publie aujourd’hui une grande monographie, et Ado, qui du bout de l’Azur lui lance un « Kampai » .

ADO/VISEUX REGARDS CROISÉS est la troisième exposition-duo des deux artistes qui avaient déjà exposé ensemble à la galerie Jade en 1974, puis en 1986 à Mont-de-Marsan.