lundi 27 octobre 2008

Viseux/Ado

MINIMIX PRESENTE: EXPOSITION ADO/VISEUX, REGARDS CROISÉS
DU 24 OCTOBRE AU 24 NOVEMBRE 2008
GALERIE LES MODERNISTES
2 RUE THÉOPHILE ROUSSEL 75012

DEVERNISSAGE LE JEUDI 20 NOVEMBRE 2008








Claude Viseux est né en 1927 à Champagne sur Oise.
Ado est né en 1936 à Yokohama.
Viseux a côtoyé Jean Prouvé, Roberto Matta, César…
Ado a côtoyé Fujita Tsuguji, Yokoo Tadanori, Kishin Shinoyama…
Viseux a côtoyé Ado.
Ado a côtoyé Viseux.
Ils se retrouvaient sur la Côte d’Azur, torses nus, assis sur un transat un verre de Whisky à la main. Les cheveux dans le vent, sourires de beaux gosses, la peau couleur chocolat.
Les yeux bleus de l’un, noirs de l’autre se croisent.
Ils parlent de crabes, de traces, d’hameçons, de formes…
Les pieds caressés par l’écume des vagues.

Ado peignait l’ombre et jouait avec des reflets,
Viseux fabriquait l’objet de l’ombre, assemblait un vocabulaire de masse.
Ils aimaient tous deux la mer, cet élément de naissance et de vie.
Ils s’inspiraient tous deux du monde de l’industrie et de la technologie.
L’un prélève de l’industrie lourde des soupapes, des rotules, des barres d’acier pour déformer et transformer. Façonner la sculpture.
L’autre choisissait des vis et pinces comme motifs ou leitmotiv.
Tous deux aimaient l’énergie des sphères.
L’un joue avec des boules, billes et autres boulons, l’autre joue aux boules et cochonnets et inscrit des signes géométriques dans sa toile.

Face à face, Viseux et Ado se retrouvent aujourd’hui.
Regards croisés d’un éminent sculpteur français et d’un grand peintre japonais.
Un clin d’œil à cette année 2008 qui commémore les 150 ans de protocole entre la France et le Japon.

Le vocabulaire géométrique d’Ado et Viseux, silence de l’un ou rugissement de l’autre, révèle un art tout de rigueur, l’art de la force et de la non-concession.
Les sculptures animées par la mouvance de la lumière s’inscrivent dans l’espace et les reflets des tableaux d’Ado. Leurs ouvrages s’engagent et se reflètent, forment une monumentalité.
Le sculpteur français et le peintre japonais composent l’équilibre de la rencontre.


ADO/VISEUX REGARDS CROISÉS est la troisième exposition-duo des deux artistes qui avaient déjà exposé ensemble à la galerie Jade en 1974, puis en 1986 à Mont-de-Marsan.


ADO (1936-1995)

Ado arrive à Paris en 1962, après des études aux Beaux-Arts de Tokyo. Repéré dès 1962 à la Biennale de Paris, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre sa première grande exposition personnelle à l’A.R.C en 1971.
Les œuvres d’Ado, empreintes de sérénité, de silence et d’espace, dispensent un apaisement. Un calme infini où l’aplat devient horizon immaculé. Signe de la recherche de l’épure géométrique, Ado ne laisse apparaître aucune trace du pinceau, inscrit des formes rendues à une simplification linéaire où ne subsiste que la perfection du cercle, parfois accompagnée de son semblable.


Le motif, là où il se situe, s’inscrit en réserve dans les cloisonnements invisibles tracés en pensée par une géométrie stricte. Un art tout de rigueur, s’exprimant à voix basse et ne tolérant aucune concession.
Ce qui, par excès de précision, par une nudité presque inhumaine, passerait chez un autre pour de la sévérité, est ici calme, jamais absence. On ne se perd pas dans cet espace, on jouit du silence absolu.
Au voyageur de voyager. Au visiteur de raconter, disait-il.
L’amateur de cinéma français des années 60-70 retrouvera les tableaux et sérigraphies d’Ado, notamment dans les films de Claude Zidi ou de Jean Yanne.
Les œuvres d’Ado font partie des collections des plus grands musées.

Claude Viseux 1927
Professeur, chef d’atelier à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de 1975 à 1992.
Officier des Arts et Lettres, Chevalier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre du Mérite.


L’activité de Claude Viseux est d’abord celle d’un adepte de la théorie de la pratique de tous les arts comme une aventure commune. Il entre à l’école des Beaux-arts en section architecture, débute dès 1950 les premiers assemblages en ciment et métaux divers.
« Je suis un transformiste de la réalité ». Accident, instabilité, subversion, Claude Viseux joue avec les formes, déplace les signes, donne naissance à de nouvelles énergies. L’œuvre de Claude Viseux est une forme ouverte.
Son intérêt pour l’art monumental traduit son désir de se libérer des contraintes du marché. Claude Viseux choisit l’acier inoxydable. Il élude toutes les improvisations que le matériau pourrait concéder au hasard de ses altérations. Il porte l’inconnu dans la rue comme une pochette-surprise. Il crée de nouvelles formes nées de greffes, traitées comme organisme vivant.
Claude Viseux détourne la réalité, Il propose une nouvelle relation entre la géométrie et l’organique, entre le perméable et l’imperméable, entre la réalité et le rêve. Fécondation, rencontre de l’énergie, celle du débordement qui compose un nouveau mouvement. “J’invente des structures spiritualisées”.
Parmi ses nombreuses expositions, on notera la galerie Castelli à New York en 1957, ainsi que celle organisées au C.N.A.C. en 1969, au Pavillon français à la Biennale de Venise en 1972, ainsi qu’au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris en 1977.Parmi ses nombreuses expositions, on notera celles organisées au C.R.A.C. en 1969, au Pavillon français à la Biennale de Venise en 1972, ainsi qu’au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris en 1977.

mercredi 22 octobre 2008

Bubblewrap



Alors que l’essence et les produits laitiers affichent des prix prohibitifs, on peut décider de ne plus sortir et de passer le temps à buller.
Contourner les problèmes du quotidien. Fuir dans sa bulle.
Objet fétiche pour ce passe-temps : le puchi puchi game.
Un bel après-midi à Tokyo, au magasin Tokyu Hands, le BHV puissance 1000, nous avons trouvé un stand entier dédié au plastique bulle pour emballage. Pourtant nous ne sommes pas à l’étage du bricolage, mais au corner des nouveaux jouets contemporains. Plus de 3m carré de papier bulle… Pour promouvoir le best seller du moment, un porte-clef carré qui ne ressemble à rien. Aux couleurs very wiii ou iiiiiii, rose, blanc, bleu translucide, rien de bien sensuel ni attachant. Pourtant, depuis sa mise en vente en septembre dernier, la société Bandai a écoulé plus d’un million d’exemplaires de cette petite chose désuète.
Alors, nous avons testé. On appuie sur les touches rondes et waooh, le haut-parleur intégré recréer le son d’une bulle d’air de plastique bulle éclatée. Puchi puchi puchi… Arnaque ? Non, puisque c’est aujourd’hui un des passe-temps favori et désormais non caché de nos contemporains japonais. Alors que j’essayais de trouver un quelconque plaisir en faisant « éclater les bulles » dans le métro, j’entendis soudainement un miaulement de chat. Qu’est ce donc ? La personne assise à côté de moi m ‘expliqua avec fierté qu’un programme aléatoire de sons d’animaux était intégré. Waoh ! On est même encouragé par une bestiole de temps à autre pour continuer ce jeu stupide !
Mais l’origine du puchi puchi ne vient manifestement pas du pays du soleil levant.
Minimix a trouvé un site créé en 1996, "Virtual Bubblewrap" dont les auteurs sont OpalCat et Clint Baker. « We did it late one night on a mission to create the stupidest thing we could think of... » disent-ils.
Allez donc voir, cela vaut le détour. Un écran de bulles rien que pour vous et le bonheur de les exploser. L'éclate...
http://www.virtual-bubblewrap.com/popnow.shtml

(texte publié en avril)
Nous sommes en octobre, youpiiii! ça y est, le Puchi Puchi est enfin en vente
chez colette!
10 euros.

Azumi & David

Depuis leur début, minimix suit avec affection le parcours de Azumi & David, duo de créateurs anglo-nippon living in London.

Voici là un avant gout de la nouvelle collection de "Things to wear" printemps/été 2009



You can also enjoy e-shopping on their site:
http://www.azumianddavid.com


Bodv tape


Ear pin gold

Ear pin silver

Azumi and David both studied fashion at Central Saint Martins, London but met in The Troubadour Coffee House, in London's Earl's Court in May 1995. They got married in Hackney Town Hall, London on March 10th, 2000 and had their wedding reception on October 14th, 2001 in Nagano, Japan. They celebrate birthdays on the 8th and 10th April, designating April 9th as A'N'D day.

Since first coming together in 1995, Azumi and David have progressed through a variety of creative projects - initially with limited edition artist's books and performance art, moving gradually on to fashion and accessory associated 'things to wear'.

Azumi and David presented their first fashion accessories ('piercing' and 'ear wax' - foam and wax earplug earrings), branded A'N'D, to The Pineal Eye, London in April 1999 ... followed by Colette, Paris in September 1999 ... their first two stockists. They have shown their new collections of 'things to wear' twice a year in a Paris showroom every year since 2003...

Lucio Urtubia, Ma morale anarchiste

En face du 57, habite un grand personnage, LUCIO URTUBIA
Maçon le jour, Faussaire la nuit, voici quelques mots sur son livre
Ma morale anarchiste

Lucio Urtubia est né à Cascante (Navarre) en 1931.
En 1954, après avoir déserté, il se réfugie en France et travaille comme ouvrier du bâtiment. En 1957, c'est la rencontre de sa vie avec Fancisco Sabaté, dit Quico, le célèbre guérillero anarchiste. Commence alors, pour financer la lutte contre Franco et l'impérialisme, une longue série "d'expropriations" (braquages), de " récupérations" de matériels divers (notamment d'imprimerie), de fabrications de faux papiers et autre fausse monnaie, d'enlèvements.
En 1979, il passe à la vitesse supérieure et fait imprimer pour plusieurs milliards d'anciens francs de faux travellers chèques. Ce sera le début des ennuis et de la légende car, devant l'ampleur et la qualité de l'arnaque, la First National City Bank en sera réduite à mettre un genou en terre et à "négocier". Ce livre, écrit par Lucio, nous conte tout cela. Cette saga d'aventures à la Robin des Bois tapissée de rencontres avec les Gari, avec des militants d'Action Directe et d'ETA, avec Che Guevara, des voyous, des ministres.
Mais ce livre nous conte également le pourquoi de tout cela. C'est-à-dire l'essentiel. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, en effet, Lucio n'est pas un voleur. Oh, certes, il n'a cessé de commettre des vols. Mais pas un seul centime n'a été dans sa poche. Tout était pour la cause. Pour des groupes d'action. Des syndicats. Des caisses de grève. Pour aider des prisonniers. Mieux, toute sa vie, pour gagner son pain, Lucio a travaillé comme maçon.
C'est ce qu'il appelle sa morale anarchiste. Une morale qui est aussi la nôtre tant il est vrai que, dès lors qu'Il n'y a pas de profit personnel et que tout va à la révolution, voler les riches n'est pas du vol mais un devoir. Dans ces conditions, c'est peu dire que le fait que ce livre ait obtenu le Grand Prix Ni Dieu ni Maître 2005 est tout sauf. du vol !.

Ma morale anarchiste par Lucio Urtubia.
Les Éditions libertaires : Los Solidarios, 2005. 141 p. 13 €.

(Suite de ce film en bas de page)

Ci-dessous, un bon article piqué dans Liberation:
Lucio Urtubia:18 février 1931, naissance à Cascante, en Navarre 1954. Désertion et exil à Paris 1957. Héberge Quico, le guérillero anarchiste 1980. Négocie ses faux travellers auprès de la First National City Bank 1996. Retape un hôtel rue des Cascades pour en faire un centre de rencontres anars Octobre 2007.
Des briques, il en a trimballé des paquets. Maçon le jour, faussaire la nuit.
Aux heures ouvrables, Lucio Urtubia a construit le siège parisien de la Ligue des droits de l'Homme, démoli le bidonville de Nanterre, enchaîné les chantiers. La nuit, il a brassé d'autres briques, des millions de pesetas, de dollars, de francs. Tous faux, comme les papiers d'identité dupliqués avec soin dans les imprimeries discrètement squattées après la débauche des typographes. Au petit matin, il fallait tout nettoyer, les rouleaux des machines, les macules. Pas une trace derrière soi.

Il a fait tous les métiers inavouables : déserteur, mais c'est pas une vie, contrebandier, braqueur, puis chef d'équipe de maquilleurs de passeports, cerveau de faux-monnayeurs sans rien savoir de l'imprimerie. Il a même été inquiété pour son implication dans des enlèvements politiques, comme celui du directeur de la Banque de Bilbao à Paris en mai 1974.

A 77 ans, il expose sa double vie, de maçonnerie et de clandestinité. «Ma vie appartient d'abord à tous ces d'anars qui ont fait beaucoup de prison», dit-il. Une famille politique qu'il a toujours connue, même si au départ, il se croyait naïvement communiste. «Voler, c'est un honneur. J'ai appliqué ça comme j'ai pu. Tellement incroyable que parfois, moi-même, je doute de ce que j'ai fait.» Son biographe, Bernard Thomas ajoute : «Lucio a parfois l'imaginaire assez phosphorescent.»

Alors, plausible, véridique, ou légendaire, sa rencontre avec Che Guevara en 1962, lors d'une escale à Orly ? Lucio raconte qu'il avait contacté l'ambassadrice de Cuba à Paris, en proposant de submerger l'économie américaine avec de faux dollars. Lui et ses copains avaient les plaques, le savoir-faire. L'Etat cubain avait la pâte à papier, l'imprimerie à grande échelle, capable de ruiner les Etats-Unis en les noyant sous les banknotes d'opérette. Le Che n'a pas marché et le maçon, déçu, a pensé que ce señor Guevara n'était qu'un petit monsieur. Un mou. L'anar basque était pourtant fervent pro-cubain : «Le drapeau était rouge et noir, sur la Sierra Maestra.»

Par quoi commencer ? Par la famille et «la chance d'être né pauvre» dans un patelin perdu de Navarre ? Pour une bisbille à coup de revolver contre des libéraux, voilà son père, de conviction carliste, jeté en prison. Monarchiste, réactionnaire, le paternel en ressort communiste, et bataillera pour le partage des terres dans la Navarre révolutionnaire.

On pourrait commencer par la caserne, désertée dare-dare avant que ses chapardages organisés ne lui valent la cour martiale. Avec son frère camionneur, Lucio s'était déjà fait la main en trafiquant du café, des fruits et de la camelote de contrebande à travers les Pyrénées. A moins que l'arrivée en France ne marque le vrai commencement. Pour apprendre le français, il fréquente les jeunesses libertaires, suit les conférences de Breton, Camus, Lanza del Vasto, Daniel Guérin. L'école des autodidactes. On lui demande d'héberger un fugitif. C'est Francisco Quico Sabaté, un autre anar, qui a toutes les polices aux fesses. Cet ennemi public numéro 1 du franquisme devient aussitôt un modèle pour Lucio. Ce dernier hérite d'une mitraillette Thompson, d'un pistolet 11.43, et d'un cran d'arrêt. De quoi s'improviser braqueur de banque, pour la cause. Des «expropriations» sans bavures en Espagne, en France, en Hollande : «On tapait sur le comptoir, on nous donnait l'argent. Y avait pas de caméras, ni de portes blindées, ni de vigiles. On était à visage découvert. Je mettais juste une crème pour cacher mon grain de beauté sur la joue. Mais je faisais pipi dans mon pantalon, de peur d'être tué. C'est pas marrant de mettre une mitraillette sous le nez de quelqu'un. J'ai préféré passer aux faux papiers.» Ce qu'il fait avec un certain talent.

Ses fac-similés sont impeccables. Ils ont servi à tout un tas de groupes armés dans le monde : Tupamaros, Montoneros, Tupac Amaru en Amérique latine; Prima Linea, Brigades rouges italiennes, Action directe, ETA en Europe. Le coup le plus fumant, c'est la duplication de milliers de planches de travellers chèques de la First National City Bank. Vingt millions de dollars en tout. «C'est comme des tickets de football. Bien plus facile que les billets.» Ces chèques de cent dollars ayant tous été imprimés avec les mêmes numéros, il faut des équipes présentant bien, agissant au même moment partout dans le monde, où les chèques factices sont échangés contre du bon argent frais. Panique générale.

Au même moment, un acheteur se dit prêt à négocier un joli stock de 150 kilos de travellers à un tiers de sa valeur officielle. Un piège, en fait. La tractation se finit par une arrestation. Mais si Lucio est sous les verrous, les faux chèques inondent toujours le monde entier. Deux émissaires de la banque nord-américaine proposent de négocier avant le procès. Pour rendre les plaques d'impression et le stock restant, Lucio réussit à leur estamper une belle somme, près de 60 briques. Des francs, et des vrais cette fois. De l'argent redistribué à ceux qui l'ont aidé et réinvesti dans une entreprise de bâtiment créée à Aubervilliers où travaillèrent pas mal de camarades.

On pourrait commencer par n'importe quel moment de sa vie. Un livre de Bernard Thomas, il y a six ans, dévoilait les origines de cette mémoire sensible. Cette fois, José María Goenaga et Aitor Arregi, deux jeunes réalisateurs basques, ont réduit quatre-vingts heures de rushes à un documentaire de quatre-vingt-treize minutes. «Ils me doivent 70 films au moins, ces bandits», rigole le vieil anar. «Bien sûr, il y a une part d'ego, mais cela n'a rien de péjoratif. Je l'ai quand même mis en garde contre la tentation de devenir un personnage de légende», dit sa femme, Anne. Celle-ci travaille chez Médecins du monde où elle est chargée de projets à Haïti. Son témoignage a fait plus qu'étonner ses collègues.

On pourrait aussi commencer par aujourd'hui. Ce septuagénaire, retraité depuis quatre ans seulement, rajeunit en évoquant la commune anarcho-syndicaliste des éboueurs de Porto Alegre ou l'autogestion coopérative du grand hôtel Bauen de Buenos Aires. Lucio y était il y a quelques semaines. Ces nouvelles initiatives le font pétiller d'enthousiasme. Si la sortie du documentaire ravive le temps de ses exploits, Lucio jubile surtout d'être invité au Pays Basque pour inaugurer des gazteches, des ateliers libertaires menés par des jeunes, comme au bon vieux temps d'avant la guerre civile d'Espagne.

Sauteur de frontières, internationaliste, ce militant qui eut tant de passeports contrefaits dans les mains, a la double nationalité, et des papiers authentiques. Il a aussi la double dose d'ennuis de santé, entre arthrose et diabète.

L'un de ses derniers chantiers la truelle à la main, aura permis de retaper l'Espace Louise-Michel, un local qu'il anime aujourd'hui rue des Cascades, à Belleville, où s'enchaînent réunions, débats, expos. Il vit à l'étage. Tous ses bouquins sont au rez-de-chaussée, accessibles à tous ceux qui passent.

Texte de Nicolas de la Casiniere, piqué sur Liberation.fr

ADO/VISEUX

minimix présente:


REGARDS CROISÉS d’un éminent sculpteur français et d’un grand peintre japonais.
Un clin d’œil à cette année 2008 qui commémore les 150 ans de protocole entre la France et le Japon.

DEVERNISSAGE LE JEUDI 20 NOVEMBRE 2008
Galerie Les Modernistes
2 rue Théophile Roussel 75012
0626123741


Claude Viseux est né en 1927 à Champagne sur Oise.
Ado est né en 1936 à Yokohama.
Viseux a côtoyé Jean Prouvé, Roberto Matta, César…
Ado a côtoyé Fujita Tsuguji, Yokoo Tadanori, Kishin Shinoyama…
Viseux a côtoyé Ado.
Ado a côtoyé Viseux.
Ils se retrouvaient sur la Côte d’Azur, torses nus, assis sur un transat un verre de Whisky à la main. Les cheveux dans le vent, sourires de beaux gosses, la peau couleur chocolat.
Les yeux bleus de l’un, noirs de l’autre se croisent.
Ils parlent de crabes, de traces, d’hameçons, de formes…
Les pieds caressés par l’écume des vagues.


Ado peignait l’ombre et jouait avec des reflets,
Viseux fabriquait l’objet de l’ombre, assemblait un vocabulaire de masse.
Ils aimaient tous deux la mer, cet élément de naissance et de vie.
Ils s’inspiraient tous deux du monde de l’industrie et de la technologie.
L’un prélève de l’industrie lourde des soupapes, des rotules, des barres d’acier pour déformer et transformer. Façonner la sculpture.
L’autre choisissait des vis et pinces comme motifs ou leitmotiv.
Tous deux aimaient l’énergie des sphères.
L’un joue avec des boules, billes et autres boulons, l’autre joue aux boules et cochonnets et inscrit des signes géométriques dans sa toile.


Claude Viseux 1927
Professeur, chef d’atelier à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de 1975 à 1992.
Officier des Arts et Lettres, Chevalier de la Légion d’Honneur et de l’Ordre du Mérite.

L’activité de Claude Viseux est d’abord celle d’un adepte de la théorie de la pratique de tous les arts comme une aventure commune. Il entre à l’école des Beaux-arts en section architecture, débute dès 1950 les premiers assemblages en ciment et métaux divers.
« Je suis un transformiste de la réalité ». Accident, instabilité, subversion, Claude Viseux joue avec les formes, déplace les signes, donne naissance à de nouvelles énergies. L’œuvre de Claude Viseux est une forme ouverte.
Son intérêt pour l’art monumental traduit son désir de se libérer des contraintes du marché. Claude Viseux choisit l’acier inoxydable. Il élude toutes les improvisations que le matériau pourrait concéder au hasard de ses altérations. Il porte l’inconnu dans la rue comme une pochette-surprise. Il crée de nouvelles formes nées de greffes, traitées comme organisme vivant.
Claude Viseux détourne la réalité, Il propose une nouvelle relation entre la géométrie et l’organique, entre le perméable et l’imperméable, entre la réalité et le rêve. Fécondation, rencontre de l’énergie, celle du débordement qui compose un nouveau mouvement. “J’invente des structures spiritualisées”.
Parmi ses nombreuses expositions, on notera la galerie Castelli à New York en 1957, ainsi que celle organisées au C.N.A.C. en 1969, au Pavillon français à la Biennale de Venise en 1972, ainsi qu’au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris en 1977.Parmi ses nombreuses expositions, on notera celles organisées au C.R.A.C. en 1969, au Pavillon français à la Biennale de Venise en 1972, ainsi qu’au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris en 1977.


ADO (1936-1995)

Ado arrive à Paris en 1962, après des études aux Beaux-Arts de Tokyo. Repéré dès 1962 à la Biennale de Paris, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre sa première grande exposition personnelle à l’A.R.C en 1971.
Les œuvres d’Ado, empreintes de sérénité, de silence et d’espace, dispensent un apaisement. Un calme infini où l’aplat devient horizon immaculé. Signe de la recherche de l’épure géométrique, Ado ne laisse apparaître aucune trace du pinceau, inscrit des formes rendues à une simplification linéaire où ne subsiste que la perfection du cercle, parfois accompagnée de son semblable.
Le motif, là où il se situe, s’inscrit en réserve dans les cloisonnements invisibles tracés en pensée par une géométrie stricte. Un art tout de rigueur, s’exprimant à voix basse et ne tolérant aucune concession.
Ce qui, par excès de précision, par une nudité presque inhumaine, passerait chez un autre pour de la sévérité, est ici calme, jamais absence. On ne se perd pas dans cet espace, on jouit du silence absolu.
Au voyageur de voyager. Au visiteur de raconter, disait-il.
L’amateur de cinéma français des années 60-70 retrouvera les tableaux et sérigraphies d’Ado, notamment dans les films de Claude Zidi ou de Jean Yanne.
Les œuvres d’Ado font partie des collections des plus grands musées.

Le vocabulaire géométrique d’Ado et Viseux, silence de l’un ou rugissement de l’autre, révèle un art tout de rigueur, l’art de la force et de la non-concession.
Les sculptures animées par la mouvance de la lumière s’inscrivent dans l’espace et les reflets des tableaux d’Ado. Leurs ouvrages s’engagent et se reflètent, forment une monumentalité.
Le sculpteur français et le peintre japonais composent l’équilibre de la rencontre.


La galerie Les Modernistes opère la magie des retrouvailles entre Viseux le Français qui publie aujourd’hui une grande monographie, et Ado, qui du bout de l’Azur lui lance un « Kampai » .

ADO/VISEUX REGARDS CROISÉS est la troisième exposition-duo des deux artistes qui avaient déjà exposé ensemble à la galerie Jade en 1974, puis en 1986 à Mont-de-Marsan.

lundi 20 octobre 2008

Photos du Criterium sauvage des Cascades

Le 14 du mois passé, se déroulait au départ du 57 rue des Cascades, le fameux Critérium Sauvage dont voici quelques photographies. Ne manquez pas le 6ème Critérium Sauvage en 2009.

Début d'un bel après midi, rue des Cascades, petits et grands cyclistes se rassemblent petit à petit devant chez Zoubir.

Allez, on s'aligne, le Critérium va commencer.

Au 57 on a sorti les chaises pour suivre de près le Critérium.

Tiens, un cadis parmi les bicyclettes

C'est parti!

Le benjamin, notre favori

Yeah!

Coucou!

Pas de critérium sans musique

Bravo, c'est lui, le grand gagnant. Le trophée? La fameuse casquette.

mercredi 15 octobre 2008

Mots Animaux @ colette

CUI CUI, HI HAN, MIAOUUU
MOTS ANIMAUX SORT DE SA TANIÈRE
EN AVANT PREMIÈRE CETTE SEMAINE CHEZ COLETTE!


Jeff koons loves Mots Animaux, et vous?

Hiiiii haaaaa! Miaouuuuuuu!
Pour en savoir plus sur Mots Animaux, regardez les sujets de la section "art&design".
Mots Animaux by Ich&kar and Jean Real.
Petite signature informelle en présence de l'artiste
Jeudi 16 octobre 2008
17h - 18h30
colette
213 rue Saint honoré
75001 Paris

vendredi 10 octobre 2008

Yokai Hot News 2



Ma copine Ayumi m'a ramené de Tottori des petits cadeaux.
Vous vous souvenez du Yokai hot news 1 (un peu plus bas dans cette page).
Elle est allée au temple des Yokai de Mizuki Shigeru et m'a rapporté deux briquets trop craquants et un Omamori, un grigri porte bonheur.